Aurélie Piet, chercheuse : "Prendre soin de la nature, c'est prendre soin de soi"
En cette Semaine européenne du développement durable, Aurélie Piet, diplômée en économie et chercheuse, donne plus que jamais envie aux jeunes de réfléchir et d'agir dans le respect de l'environnement. Une incitation réaliste et vivifiante à retrouver dans son livre Quand l’Homo economicus saute à l’élastique... sans élastique.
Pourquoi proposez-vous de réinventer l'économie ?
En 2015, avec la menace du réchauffement climatique, la disparition des espèces naturelles et la montée des inégalités, j'ai compris qu'il n’y avait plus de temps à perdre. Je devais mettre à profit mon expérience dans l’enseignement et dans le monde de l’entreprise pour me lancer dans la recherche et l’écriture d’un livre sur les alternatives à notre économie hyper-matérialiste. Une économie qui veut produire toujours plus de biens – sans conditions ni respect de quoique ce soit - pour satisfaire des besoins qu’elle considère comme illimités.
Comment les jeunes peuvent-ils agir pour l'environnement ?
Avant tout, grâce aux infos qu’ils peuvent glaner via leurs parents, leurs professeurs et les médias sur les économies de demain (sociale et solidaire, collaborative, circulaire, créative, bleue, etc.) plus globales, plus humaines, plus éthiques. Dans cette nouvelle conception du monde, l'homme gagne en humilité face à la nature à laquelle il n'est pas supérieur et dont il accepte de faire partie intégrante. Une nature complexe, subtile, intelligente, dont il doit prendre soin, car prendre soi de la nature, c'est prendre soin de soi.
Les jeunes peuvent se servir de ces informations dans leur vie quotidienne et les insuffler dans leurs établissements scolaires ou le monde du travail. Un vrai atout pour cultiver leurs différences, leurs compétences, leurs talents, leurs potentialités.
Comment les adultes peuvent-ils les y aider ?
Parents et enseignants doivent faire prendre conscience aux jeunes de leur potentiel, de ce qu’ils aiment et savent faire, de ce qui les inspire, de ce en quoi ils aspirent. Et les accompagner sur une voie épanouissante. Ils peuvent aussi leur expliquer qu’il existe de multiples formes d’intelligence (spatiale, corporelle, interpersonnelle...), pas seulement manuelle et intellectuelle. Le jeune trouve alors un sens à sa vie, devient à la fois apprenant et enseignant. Il dessine les contours d’une société plus harmonieuse, plus à même de faire cohabiter les hommes entre eux et avec leur environnement. Il commence à croire qu'un monde enthousiasmant, épanouissant est possible.
À lire
Quand l’Homo economicus saute à l’élastique... sans élastique
Aurélie Piet
Éditions Plon
À lire dans la même thématique