Formation et insertion
28 avril 2016
La Touline : un dispositif d'accompagnement pour les jeunes sortants de la protection de l'enfance
Pour soutenir les jeunes sortants de la protection de l'enfance, Apprentis d’Auteuil a lancé en 2016 le dispositif La Touline. Implanté dans 13 villes, il soutient ces jeunes majeurs dans leur insertion sociale et professionnelle. Reportage.
Ce jeudi 31 mars, Mylène, 19 ans, franchit la porte de La Touline, un dispositif ouvert en janvier 2016 par Apprentis d’Auteuil dans le centre-ville de Dijon. C’est le dernier jour de sa prise en charge par le conseil départemental. Auparavant hébergée et suivie par le Service d’accueil, d’accompagnement et d’insertion à visée professionnelle d’Apprentis d’Auteuil, au titre de la protection de l’enfance, elle s’est naturellement tournée vers ce nouveau dispositif. Elle voudrait faire un point sur sa recherche d’emploi comme aide-soignante. « Dans une lettre de motivation, il faut se valoriser et j’ai du mal… », explique-t-elle à Hugues Herdalot, le coordinateur.
La même semaine à La Touline de Lille, Fabien Lecocq, le coordinateur, est en contact via Facebook avec Joaquim, 20 ans, ancien mineur non accompagné, qui ne parvient pas à démêler sa situation administrative. Avec des antennes ouvertes à Dijon, Lille, Paris (1), en Loire-Atlantique-Vendée et dans le Val d’Oise, La Touline répond à la problématique très spécifique de ces jeunes sortis de la protection de l’enfance : « On leur demande d’assumer d’un seul coup le passage à l’âge adulte, alors qu’ils ont besoin d’accompagnement et d’ancrage affectif… La Touline a été créée pour ces jeunes de 17-25 ans qui ont quitté Apprentis d’Auteuil depuis moins de trois ans. (2) Elle met ainsi en œuvre la fidélité aux anciens inscrite dans l’article 1 des statuts de la fondation », explique Cécile Valla, la responsable. Le premier enjeu du dispositif concerne le lien : « Après une première rupture familiale due à leur placement, le départ de nos établissements peut être vécu comme une deuxième rupture. L’important pour eux est de savoir qu’ils comptent à nos yeux », insiste Fabien Lecocq, qui, grâce à Facebook, a repris contact avec 70 de ces jeunes depuis février, et reste disponible pour toute demande de leur part.
D’autres, comme Mylène, doivent être conseillés et soutenus dans leurs démarches auprès de la mission locale, de Pôle-emploi, des organismes de logement… Voire, dans la résolution de problèmes freinant leur envol (dettes, papiers administratifs).
Enfin, des jeunes très éloignés de l’insertion demandent un accompagnement renforcé. « L’objectif est de trouver le levier qui leur donnera envie de se lever le matin. Quand un d’eux me dit : « Je veux travailler dans n’importe quoi », je sais que cela ne tiendra pas. Il faut qu’ils retrouvent du sens à leur action. S’ils l’intègrent, cela change tout », explique Hugues Herdalot. Outre un travail individuel, il propose la réalisation d’un court métrage en équipe, pour sortir ces jeunes "perdus" de leur solitude et de leur inactivité.
En attendant, une urgence s’est imposée à lui ces jours-ci : trouver une solution pour une ancienne mineure non accompagnée, sans logement faute d’avoir payé son loyer à temps. En lien avec l’éducateur du 115 et des associations partenaires, il se donne quelques jours pour résoudre cette situation. Comme les autres coordinateurs, il suit avec attention les anciens mineurs non accompagnés devenus majeurs, particulièrement vulnérables.
« En se consacrant au passage à l’âge adulte, période délicate pour tous les jeunes et encore plus pour ceux déjà fragilisés dans leurs parcours, La Touline apporte une réponse à un sujet à ce jour délaissé par la société. C’est un véritable défi à relever », conclut Cécile Valla. (1) développé au sein de l’Accueil Saint-Gabriel (2) Ce dispositif est co-financé par le Fonds social européen dans le cadre du programme opérationnel national « Emploi et inclusion » 2014-2020.
La même semaine à La Touline de Lille, Fabien Lecocq, le coordinateur, est en contact via Facebook avec Joaquim, 20 ans, ancien mineur non accompagné, qui ne parvient pas à démêler sa situation administrative. Avec des antennes ouvertes à Dijon, Lille, Paris (1), en Loire-Atlantique-Vendée et dans le Val d’Oise, La Touline répond à la problématique très spécifique de ces jeunes sortis de la protection de l’enfance : « On leur demande d’assumer d’un seul coup le passage à l’âge adulte, alors qu’ils ont besoin d’accompagnement et d’ancrage affectif… La Touline a été créée pour ces jeunes de 17-25 ans qui ont quitté Apprentis d’Auteuil depuis moins de trois ans. (2) Elle met ainsi en œuvre la fidélité aux anciens inscrite dans l’article 1 des statuts de la fondation », explique Cécile Valla, la responsable. Le premier enjeu du dispositif concerne le lien : « Après une première rupture familiale due à leur placement, le départ de nos établissements peut être vécu comme une deuxième rupture. L’important pour eux est de savoir qu’ils comptent à nos yeux », insiste Fabien Lecocq, qui, grâce à Facebook, a repris contact avec 70 de ces jeunes depuis février, et reste disponible pour toute demande de leur part.
L’emploi, clé de l’insertion
Le second enjeu concerne l’accès à l’emploi, soit la majorité de leurs demandes. Certains, déjà lancés dans la vie active, n’ont pas de besoins particuliers, mais savent qu’en cas de souci, La Touline est là.D’autres, comme Mylène, doivent être conseillés et soutenus dans leurs démarches auprès de la mission locale, de Pôle-emploi, des organismes de logement… Voire, dans la résolution de problèmes freinant leur envol (dettes, papiers administratifs).
Enfin, des jeunes très éloignés de l’insertion demandent un accompagnement renforcé. « L’objectif est de trouver le levier qui leur donnera envie de se lever le matin. Quand un d’eux me dit : « Je veux travailler dans n’importe quoi », je sais que cela ne tiendra pas. Il faut qu’ils retrouvent du sens à leur action. S’ils l’intègrent, cela change tout », explique Hugues Herdalot. Outre un travail individuel, il propose la réalisation d’un court métrage en équipe, pour sortir ces jeunes "perdus" de leur solitude et de leur inactivité.
En attendant, une urgence s’est imposée à lui ces jours-ci : trouver une solution pour une ancienne mineure non accompagnée, sans logement faute d’avoir payé son loyer à temps. En lien avec l’éducateur du 115 et des associations partenaires, il se donne quelques jours pour résoudre cette situation. Comme les autres coordinateurs, il suit avec attention les anciens mineurs non accompagnés devenus majeurs, particulièrement vulnérables.
« En se consacrant au passage à l’âge adulte, période délicate pour tous les jeunes et encore plus pour ceux déjà fragilisés dans leurs parcours, La Touline apporte une réponse à un sujet à ce jour délaissé par la société. C’est un véritable défi à relever », conclut Cécile Valla. (1) développé au sein de l’Accueil Saint-Gabriel (2) Ce dispositif est co-financé par le Fonds social européen dans le cadre du programme opérationnel national « Emploi et inclusion » 2014-2020.
Cécile Valla, responsable nationale de La Touline d'Apprentis d'Auteuil
« La Touline, ou lance-amarres, c’est le nom de ce cordage qui relie le navire au quai ou à un autre navire. Il sert de messager. C’est très symbolique de notre action : le coordinateur ne prend pas en charge le jeune adulte mais le conseille, l’aide à s’orienter, agit en relais auprès des dispositifs, Mission locale, CIO, Pôle emploi. Chaque coordinateur est appelé à suivre une cinquantaine de jeunes, dont la moitié de manière plus soutenue, notamment ceux qui ne viendront pas spontanément même s’ils ont des besoins, et vers qui il faut donc aller. »Des mécènes impliqués
La Fondation BNP Paribas, la Fondation Total, la Fondation Monoprix, la Fondation Nexity, la Fondation EDF, la Fondation Suez et la Fondation Bettencourt Schueller soutiennent les Toulines d'Apprentis d'Auteuil.À lire dans la même thématique
Formation et insertion
Le numérique au service des élèves
Formation et insertion
Quand la mobilité devient un enjeu majeur pour l'insertion des jeunes
Formation et insertion
Thomas, 19 ans : " Ici, je n'ai pas l'impression d'être laissé à l'abandon" "
Les plus populaires