Bienvenue au campus Saint-Lubin
Situé près de Montauban dans le Tarn-et-Garonne (82), le campus Saint-Lubin a ouvert ses portes au mois de mars 2021. Ce nouveau campus professionnel, spécialisé dans les métiers du bâtiment et de la soudure, mise sur les nouvelles technologies. Et a opté pour une organisation originale et des emplois du temps "à la carte" .
Dans ce grand atelier à l’allure industrielle, Moussa et ses camarades en première année de bac pro ouvrage du bâtiment fabriquent une marquise à trois pentes en aluminium. Sur l’établi d’à côté, Titouan, 15 ans, en première année de CAP métallier, planche sur la fabrication d’une boîte de rangement en acier. Encore quelques finitions à la meuleuse et la pièce d’étude sera prête.
Au total, 70 élèves font partie de cette première promotion du campus Saint-Lubin qui a ouvert ses portes au mois de mars 2021. Un campus professionnel unique, spécialisé dans les métiers du bâtiment, de métallerie et de la serrurerie, situé au beau milieu de la zone industrielle de Caussade, à 25 minutes de Montauban. « Ici, nous sommes entourés d’entreprises industrielles, explique Richard Maillard, responsable éducatif et pédagogique. Nous avons voulu inscrire l’établissement dans cette dynamique. Nous sommes davantage dans un univers professionnel que scolaire, davantage dans un campus des métiers que dans un lycée professionnel classique. Ce qui convient mieux à des jeunes qui ont pu connaître des difficultés au collège. »
Des cours à la carte
Une remarque que confirme Titouan. «Je n’aime pas trop l’école. Rester assis toute la journée, ce n’est pas pour moi, lâche d’emblée l’adolescent. Mon père et mon grand-père sont serruriers. J’envisage de travailler quelques années avec mon père et un jour de reprendre l’entreprise. Ce qui me plaît ici, c’est que les cours sont un peu à la carte. On a toujours le choix entre deux ou trois cours. Moi qui n’aime pas trop la théorie, je choisis plutôt les cours en atelier.» Et effectivement, c’est une des originalités de l’établissement. Ici, fini l’emploi du temps identique pour tout le monde. «Nous voulons que chaque jeune soit acteur de sa formation, précise Richard Maillard. À lui de construire son emploi du temps pour la semaine en choisissant parmi les modules qu’on lui propose. Le but est d’abord qu’il trouve de l’intérêt à venir ici et qu’il soit dans une relation apaisée avec l’école.»
Nouvelles technologies
Pour rendre l’enseignement attrayant et former des professionnels à la pointe de la technique, le campus Saint-Lubin mise sur les nouvelles technologies. L’établissement dispose ainsi d’un fablab (contraction
de l’anglais fabrication laboratory, laboratoire de fabrication) composé d’un robot soudeur, d’une imprimante3D, d’un casque de réalité virtuelle (pour simuler l’installation d’un échafaudage, une intervention sur un tableau électrique sans danger). « Nous avons aussi un simulateur de soudure qui permet de travailler le geste avant de le reproduire en vrai avec la chaleur et les étincelles, explique Mathieu Garrigues, l’un des enseignants de l’atelier. Cela rend l’enseignement attractif, permet de gagner du temps et d’économiser de la matière première pour ces élèves qui débutent. »
Autre atout majeur du campus, l’accompagnement éducatif. C’est le travail du service d’accompagnement à la vie et à l’autonomie (SAVA) composé de quatre moniteurs-éducateurs. «Nous accompagnons les élèves dans leur vie quotidienne : la restauration, les activités extérieures, les absences, explique Vanessa Blanco, monitrice-éducatrice au SAVA. Nous tissons des liens avec les familles et les entreprises. Parmi nos missions, la prise en compte des difficultés administratives ou de mobilité des élèves. Nous les accompagnons aussi dans leurs projets personnels. Le but est qu’ils gagnent progressivement en autonomie. Nous sommes là pour les remotiver. Car ce sont des jeunes qui ont connu beaucoup de difficultés dans les apprentissages. Ils ont besoin d’un suivi individuel et d’un cadre pour s’épanouir.» Ce modèle innovant, particulièrement adapté à ces jeunes, est une des pistes qu’Apprentis d’Auteuil souhaite développer dans d'autres établissements. Valentin, 16 ans, en première année de bac pro, conclut: « En 3e, j’en avais marre de l’enseignement général, c’était trop abstrait. J’avais une boule au ventre avant d’aller en cours. Ici, le rythme est plus adapté. J’ai l’impression d’être dans une entreprise et d’être considéré un peu comme un adulte.»
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