Des Français généreux et solidaires dans la crise
Des Français généreux, mais dont les intentions d’une plus grande solidarité s’amenuisent, c’est ce qui ressort de la deuxième édition du baromètre annuel d’Apprentis d’Auteuil, « La solidarité à l’épreuve du coronavirus », menée avec l’institut de sondage Ipsos. Le détail sur cette enquête qui porte un éclairage sur la générosité des Français.
Une solidarité qui s'effrite ?
C’est dans ce contexte incertain que paraît la deuxième édition du baromètre d’Apprentis d’Auteuil consacré à la générosité des Français, et en particulier celle des hauts revenus. Lassitude, incertitude face à l’avenir ? Les chiffres montrent que le désir de se montrer plus solidaire existe toujours mais s’effrite, toutes catégories confondues. Les Français sont ainsi 52 % contre 65 % l’année dernière à se projeter ainsi. Ce tassement est également notable, mais dans une moindre proportion, chez les hauts revenus : ils sont 68 % à vouloir être plus solidaires, contre 75 % l’année dernière.
Des intentions de dons stables
Cependant, un élément positif : la stabilité des intentions de don. Un Français sur deux et plus des trois quarts des hauts revenus ont l’intention de donner d’ici la fin de l’année. Des chiffres assez stables par rapport à 2020.
En 2020, 49 % des Français ont effectué un don (- 2 points par rapport aux intentions exprimées). Du côté des hauts revenus, 77 % ont effectué un don, un chiffre stable par rapport aux intentions. Les montants moyens de dons ont globalement progressé en 2020 : il s’élève à 395 € (contre 300 € en 2019) en moyenne chez les Français donateurs et à 2 463 € chez les hauts revenus (contre 2 140 €).
« Nous avons pu craindre l’an dernier que la pandémie et le premier confinement ne provoquent un repli sur soi et ne freinent la générosité des Français, remarque Stéphane Dauge, directeur Communication et Ressources d’Apprentis d’Auteuil. Il n’en a rien été. La stabilité dans l’intention de donner reflétée par cette enquête est encourageante. L’impact économique et social de la crise sanitaire a décuplé la conscience qu’ils ont du rôle majeur que les associations et fondations comme la nôtre jouent auprès des plus vulnérables. Les Français affichent une volonté de soutenir nos actions. »
L’intention de don est en très légère hausse chez les Français (54 %) et reste stable chez les hauts revenus (81 %).
La cause de la jeunesse en hausse
Quelles sont les causes plébiscitées par les Français ? L’aide aux personnes démunies préoccupe de plus en plus les Français. La cause de l’enfance, de la jeunesse et de l’éducation progresse de six points chez les plus aisés et arrive en troisième position, devant la santé et la recherche médicale. Elle est également au coude à coude avec la cause animale pour l’ensemble des Français.
« Bien que demeurant une des causes majeures pour les Français, le passage de la santé et de la recherche médicale en seconde position des préoccupations traduit probablement le soulagement occasionné par le développement et l’accès à des vaccins, poursuit Stéphane Dauge. Cependant, si ces vaccins représentent un espoir de mise à l’abri du virus, les Français ont bien conscience qu’ils ne prémuniront pas les personnes les plus démunies, ainsi que les enfants et les jeunes dans leur ensemble, des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. Apprentis d’Auteuil agit depuis 155 ans auprès de ces publics. Nous pouvons attester que les besoins sont criants et que nous avons effectivement besoin du soutien du plus grand nombre pour leur venir en aide. »
Un manque d'informations sur les dispositifs fiscaux
Les Français disposent-ils d’informations suffisantes sur les dispositifs fiscaux leur permettant de maximiser leur don ? Alors que le plafond de déduction des dons permettant de bénéficier d’une réduction de 75 % sur leur impôt sur le revenu est passé de 552 € à 1 000 € en 2020, deux Français sur trois ne connaissent pas cet avantage et 38 % des hauts revenus.
Enfin, 84 % des Français ignorent que la mesure a été reconduite en 2021, et 58 % des hauts revenus.
Un effort d’information à fournir en direction de tous les publics est dès lors indispensable.
Je peux citer pour exemple le collège Sainte-Claire d’Assise, à Dieupentale dans le Tarn-et-Garonne, qui a ouvert à la rentrée dernière. Il accueille une centaine d'élèves, chacun accompagné au plus près de ses besoins Un dispositif spécifique est proposé aux élèves en risque de décrochage scolaire. Grace à des binômes éducateur-enseignant, ceux-ci sont pris en charge durant trois semaines pour travailler leur projet personnel et découvrir des métiers. Le collège propose aussi soixante places d’internat favorisant la mobilisation des élèves dans leurs études et un dispositif ceux qui ont des troubles de l'apprentissage.
Et aussi le collège Marcel Callo, dans l’Oise, qui accueille de nombreux jeunes en rupture avec l'école. La construction du nouvel édifice s'achèvera à la fin de l'année 2022, voire en 2023, contexte sanitaire oblige. Ce collège a fait du suivi personnalisé de l'élève sa marque de fabrique, en favorisant un climat de confiance et de bienveillance." (1) Impôt sur la fortune immobilière
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